Hey people ! C’est déjà la deuxième édition du Festival de notre chère Galère, la radio associative qui rame à contre courant depuis tant d’années. On y sera pour vous montrer une selecta de docus tout chauds sortis du four toute l’aprême, puis gavade de films courts, clips, animations, archives et pépites en plein air dès qu’il fait nuit.
Samedi 15h : Don’t clean up the blood de primitivi (2001)
Samedi 16h15 : Squat de Christophe Coello (2011)
Samedi 17h30 : Au prix du gaz de Karel Pairemaure (2011)
Samedi 21h00 : Films courts et très courts (le détail plus bas)
Dimanche 15h00 : Frantz Fanon, mémoires d’exil (2002)
Dimanche 16h00 : A l’ombre de la république (2011)
Dimanche 19h00 : Frantz Fanon : une vie, un combat, une œuvre (2001)
Programme de l’écran documentaire. (sous réserve de confirmations)
A partir de 15h, dans la Salle de l’ERAC, au bout de la rue de la Verrière (entrée par la rue François Simon) :
de primitivi - 2001 - 45’
En présence de participants aux commémorations de retour de Gênes
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Il y a tout juste dix ans, Gênes était le théatre de manifestations monstres, pour protester contre la réunion du G8.
Don’t clean up the blood ("ne nettoyez pas le sang", graffiti sur les murs de l’école DIAZ, ou plusieurs dizaines de manifestants furent tirés de leur sommeil et lynchés par la police) tourné sur place et monté dans la foulée en 2001 revient sur cet évènement.
Une foule immense, mais avec des tactiques, des mots d’ordres, des couleurs différentes. Une diversité qui semblait alors pouvoir s’organiser, se réunir parfois, manifester chacun de son côté quand les intentions sont trop différentes. Cortège Tuttebianchi d’un côté, Pink block pacifiste d’un autre, black blocks anarchistes encore ailleurs.
Mais le 20 juillet, un carabinier tire une balle dans la tête de carlo Giulani, 20 ans. Dans les heures suivantes, une répression féroce s’abat sur les manifestants. Certaines gardes à vues, en particulier à la caserne de Bolzanetto dureront plusieurs jours, avec humilations, tabassages, menaces de mort,...
A la suite de ce traumatisme, l’unité des contre sommets vole en éclat. L’organisation Attac, par exemple, se désolidarise des Black Blocks. Son président Cassen déclare "Pour ceux qui ne l’aurait pas compris, attac n’est pas une organisation révolutionnaire". 10 ans plus tard, l’évènement est commémoré à Gênes.
de Christophe coello - 2011
Produit par cp productions, le film sortira en salle le 2 novembre
Un verrou qui cède, une porte qui s’ouvre, des cris de joie qui retentissent : un logement condamné est redevenu libre. Simple comme bonjour, la réappropriation qui ouvre le film de Christophe Coello est d’abord un moment d’intense vitalité. Jubilation de déjouer les plans de la société immobilière qui a entrepris de vider l’immeuble de ses habitants, jubilation de redonner vie à un bout de ville morte, jubilation de conquérir un toit au nez et à la barbe des promoteurs et au soulagement des derniers voisins.
Nous sommes dans un quartier populaire de Barcelone en proie à la spéculation, mais la scène pourrait se dérouler aussi bien dans n’importe quelle grande ville d’Europe. Gentrification, loyers hors de prix, opérations de « réhabilitation » destinées à remodeler à coups de serpe la population d’une rue ou d’un centre-ville : le spectateur évolue sur un terrain familier. Ce que lui divulgue le film, c’est une proposition de lutte concrète et collective contre cette mise en coupe réglée. Pendant huit ans, de 2003 à 2011, Christophe Coello a filmé de l’intérieur les actions de « Miles de viviendas » (« des milliers de logements »), un groupe de flibustiers barcelonais qui invente mille façons de repousser les murs du possible. Gloria, Vicente, Ada et les autres ne se contentent pas d’investir des habitations promises à la culbute financière, ils impulsent la résistance à l’échelle du quartier. Collecte d’informations sur les magouilles immobilières en cours, opérations festives de déminage du béton armé, intrusions chez les donneurs d’ordre, tissage de liens de solidarité avec les voisins – comme dans cette jonction improbable et pourtant fructueuse entre les « squatteurs » et les « vieilles dames » du quartier de la Barceloneta. Un combat perdu d’avance ? Pas sûr, car la mobilisation des habitants pour la défense de leur quartier se double d’une suggestion faite à chacun de reprendre le contrôle de sa vie. La note joyeuse par laquelle commence cette aventure retentit jusqu’après la dernière image. Film d’action, film qui donne envie d’agir, Squat nous embarque dans l’exploration des choix qui s’offrent à nous tous.
En exclusivité mondiale, amigo,
de Karel Pairemaure.
Produit par Kamatomi Films/Kazart prod. 2011 - 85 minutes
En juillet 2009, les ouvriers de l’usine de sous-traitance automobile New Fabris, à Châtellerault (Vienne), occupent leur usine, menaçant de la faire exploser avec des bonbonnes de gaz. "Au prix du gaz" raconte l’histoire d’une lutte ouvrière du XXIéme siècle, où la place des médias est devenue prépondérante dans les rapports sociaux. Au delà de ce conflit, le film dresse un état des lieux des logiques qui animent aujourd’hui l’industrie. Il raconte également comment la lutte a permis à ces hommes de garder une dignité, qu’ils estiment bien au-delà de toute compensation financière. Deux ans après le conflit, ces ouvriers reviennent sur cet événement qui a bouleversé leur existence et font le bilan de leur nouvelle vie. le site du film : http://www.engrenage.org le site de Kazart prod http://www.kazart.net/
Pis si vous en voulez encore, il y en aura d’autres !!
de Bachir Ridouh et Abdenour Zahzah - 2002 - 52’
Portrait du psychiatre et théoricien révolutionnaire Frantz Fanon.
Né en 1925 à la Martinique, il fut résistant au pétainisme colonial (il rallia les Forces Françaises Libres des Caraïbes), psychiatre noir chez les blancs de métropole, puis en Algérie, membre du FLN, poète, écrivain, puis ambassadeur de la République Algérienne auprès de l’Afrique Noire. Personnage emblématique des années 60 et 70, ce jeune homme noir auteur de nombreux ouvrages dénonçant avec passion le racisme et le colonialisme, fut admiré des Black Panthers, des jeunes révolutionnaires du Tiers-Monde et d’Europe.
de Stéphane Mercurio - 2011 - 100’
"Quel est donc, à l’orée 2010 en France, l’état des personnes privées de liberté ? Il revient au Contrôle d’affirmer que les personnes sortent rarement de ces lieux autrement que brisées ou révoltées". Rapport du contrôle général des lieux de privation de liberté (mars 2010). C’est le point de départ de ce film. Le CGLPL est une autorité administrative indépendante chargée de garantir les droits fondamentaux des personnes enfermées. À tout moment, sur l’ensemble du territoire français, les contrôleurs peuvent se rendre derrière les murs de leur choix. À toute heure, et pour la durée qu’ils jugent nécessaire. Prisons, bien sûr, mais également commissariats, hôpitaux psychiatriques, douanes, centres de rétention… Faire cette immersion avec le contrôle, c’est, bien entendu, voir une réalité sur laquelle la République se veut discrète.
Le film sera suivi d’une discussion
de Cheikh Djemaï - 2001 - 52’
Ce documentaire retrace la vie de l’un des grands penseurs du XXe siècle.
« C’est l’évocation d’une vie aussi brève que dense. Une rencontre avec une pensée fulgurante, celle de Frantz Fanon, médecin psychiatre, d’origine antillaise, qui va penser l’aliénation du peuple noir. C’est l’évocation d’un homme de réflexion, qui refuse de fermer les yeux, de l’homme d’action qui s’est dévoué corps et âme pour la lutte de libération du peuple algérien et qui deviendra par son engagement politique, son combat, et ses écrits, l’une des figures de la lutte anticolonialiste. Avant d’être emporté à l’âge de 36 ans par une grave maladie (une leucémie le 6 décembre 1961), loin de sa Martinique natale. »