Marseille : Gaudin s’acharne contre les tsiganes

Six heure du matin, six cars de CRS, matraques et gaz lacrymogène pour l’expulsion ce matin d’une famille de la communauté des gens du voyage, 37, boulevard Hecker dans le XI° à Marseille.

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Six heure du matin, six cars de CRS, matraques et gaz lacrymogène pour l’expulsion ce matin d’une famille de la communauté des gens du voyage, 37, boulevard Hecker dans le XI° à Marseille.

Les forces de l’ordre avaient dû renoncer lundi à l’expulsion face au comité de soutien, cette fois les matraques ont fait leur sale travail contre un couple et ses quatre enfants.

Images France 3 Marseille.

«  Ça a été d’une violence inouïe. Les policiers nous ont bousculés puis nous ont gazés.  » s’est indignée Caroline Godard de la LDH 13. Une personne a été blessée au visage par des éclats de verre, le père a fait un malaise.

Depuis plus d’1/4 de siècle, cette famille qui fait partie de la communauté des « gens du voyage » habitait sur un terrain des anciennes usines Titan Coder racheté par la ville de Marseille pour un franc symbolique. Elle se battait depuis 2008 devant la justice pour obtenir un relogement adapté à leur situation.

Ce minuscule terrain enclavé entre une autoroute et un cours d’eau, ne représente aucun enjeu immobilier, alors pourquoi un tel acharnement ?

Pourquoi une exécution aussi rapide alors qu’un délai avait été demandé au Préfet à l’égalité des chances ? Quelques jours avant l’expulsion, suite à la soudaine accélération des procédures, Alain Fourest président de l’association Rencontre Tsiganes avait déclaré « Ils pourraient attendre janvier afin que la famille puisse s’installer en toute légalité dans la location qu’elle a trouvée. Mais nous craignons que dans le climat de stigmatisation des Roms et des gens du voyage qui règne en ce moment à Marseille, les autorités en fassent une affaire symbolique ».

La famille avait selon les sources officielles refusée trois propositions de relogement, qu’elle jugeait inadaptées mais elle avait obtenu, par ses propres moyens, une promesse de logement et ont même signé un bail pour le 10 janvier. « Ils ont trouvé par leurs propres moyens à louer une maison avec un terrain, mais celle-ci ne sera disponible qu’en janvier », a indiqué Alain Fourest.
Les forces de l’ordre n’ont pas voulu attendre jusqu’à cette date et se sont lâchées sur les occupants du lieu et leurs soutiens. Encore une fois nous voyons les troupes du préfet Gardère à l’œuvre, encore une fois elles font usage de la violence seule réponse apportée par l’État et la ville de Marseille.

La ville de Marseille déjà condamnée pour ne pas respecter la loi sur les aires d’accueil des gens du voyage, montre aujourd’hui son incapacité et l’absence de toute volonté politique de penser et d’aménager des terrains familiaux plus adaptés à ces familles sédentarisées.

La Ligue des Droits de l’Homme et l’Association Rencontres Tsiganes dénoncent avec vigueur, le traitement indigne, inhumain et violent subi par cette famille et ne peuvent comprendre l’expulsion de ce matin que comme le prolongement d’une politique s’en prenant aux plus pauvres, d’une politique discriminante et d’acharnement contre les gens du voyage.


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