Manifesten à vendre ? achetons-le !

Manifesten, café associatif et librairie à Marseille, a un mois pour éviter son rachat par un investisseur.

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Manifesten, café associatif et librairie à Marseille, a un mois pour éviter son rachat par un investisseur.

Manifesten est à vendre : achetons-le !

Pour une propriété d’usage et des luttes collectives

On commence comme ça, ensuite on rachète la Plaine. Il manque 95000, et c’est sur Hello Asso ici :


Manifesten est un café-librairie associatif installé rue Thiers, dans le 1er arrondissement marseillais. À quelques encablures de la Plaine, place populaire vitrifiée par une opération de requalification, le lieu se veut depuis presque cinq ans un espace de vie autant que de luttes. On y multiplie les rencontres, les projections et les réunions, formelles ou informelles, politiques ou pas. On y organise des petits déj’, des cours de français langue étrangère (FLE) pour les femmes. On y a monté des cantines pendant le premier confinement, pour distribuer des repas aux gens en galère. On y met en avant des livres politiques et engagés, écrits par des auteur(e)s qui naviguent sur une vision du monde correspondant à la nôtre – antifasciste, antiraciste, féministe, solidaire, autogestionnaire. On y tient une librairie militante de 1 200 titres, inaugurée en novembre 2016, avec 53 éditeurs indépendants d’un peu partout en France. On y parle, on y débat, on y boit, on y trace des plans sur la comète. Surtout, on essaye d’être accueillants pour tout le monde, avec l’idée de ne pas être dans des logiques de « milieu » mais d’offrir un espace où tout le monde peut se poser sans être emmerdés.

Manifesten est un café-librairie associatif installé rue Thiers, dans le 1er arrondissement marseillais. À quelques encablures de la Plaine, place populaire vitrifiée par une opération de requalification, le lieu se veut depuis presque cinq ans un espace de vie autant que de luttes. On y multiplie les rencontres, les projections et les réunions, formelles ou informelles, politiques ou pas. On y organise des petits déj’, des cours de français langue étrangère (FLE) pour les femmes. On y a monté des cantines pendant le premier confinement, pour distribuer des repas aux gens en galère. On y met en avant des livres politiques et engagés, écrits par des auteur(e)s qui naviguent sur une vision du monde correspondant à la nôtre – antifasciste, antiraciste, féministe, solidaire, autogestionnaire. On y tient une librairie militante de 1 200 titres, inaugurée en novembre 2016, avec 53 éditeurs indépendants d’un peu partout en France. On y parle, on y débat, on y boit, on y trace des plans sur la comète. Surtout, on essaye d’être accueillants pour tout le monde, avec l’idée de ne pas être dans des logiques de « milieu » mais d’offrir un espace où tout le monde peut se poser sans être emmerdés.
Bientôt cinq ans qu’on tient ce cap, souvent joyeusement, parce qu’on est convaincus que notre quartier a besoin d’endroits qui résistent à la grande métamorphose des villes en temps de gentrification et proposent des espaces qui ne soient dédiés ni au fric ni à l’ordre public. 1 600 adhérents à l’asso New Al Dante, gestionnaire de Manifesten, nous ont renforcés dans cette conviction en participant à 500 soirées organisées avec des auteurs, des réalisateurs, des militants et des collectifs. On est une quinzaine à mener ce combat, sans chef.fe ni salarié.e, se serrant les coudes en temps de tempête.

Contre le désert urbain et la spéculation, racheter les murs
Récemment nous avons appris que la vente à la découpe de l’immeuble où l’on est installé, 59 rue Thiers, avait connu un coup d’accélérateur. Notre bail expirant en mars 2022, on a pris la décision de racheter les lieux plutôt que de se voir éjecté et remplacé à court terme par un concept store et un logement Airbnb !
Nous avons un mois pour réunir la somme en tant que locataire prioritaire pour signer un compromis de vente et ainsi annuler la vente auprès de l’investisseur.
Mais attention, il ne s’agit pas pour nous d’accéder à la propriété. L’idée de base, c’est de faire en sorte que le lieu soit invendable (clause d’incessibilité), avec l’obsession de maintenir un lieu ouvert sur le quartier et son versant encore populaire, en le sortant de la spéculation en cours sur les environs. Cette question sera formalisée dans nos statuts, pour que le collectif, les prix pas chers et la lutte demeurent.

Où ira l’argent ?
Concrètement, ça représente la somme de 190 000 euros (frais de notaire compris), pour un grand espace d’une centaine de mètres carrés (le rez-de-chaussée) et un appart en demi étage (86 m2) qu’on utilise pour des réunions ou pour loger des camarades. C’est une somme, oui. Mais dans le contexte actuel et avec la grande essoreuse gentrificatrice s’abattant sur le quartier, il est d’autant plus nécessaire de reprendre un lieu de lutte qui demeurera collectif. L’enjeu dépasse largement notre petite équipe, et c’est bien ce qui nous motive.
C’est l’association New Al Dante qui deviendra propriétaire. Elle garantit l’usage collectif ad vitam aeternamdu lieu. Les membres de New Al Dante sont les associations Manifesten et une fédération nationale faisant office de veille. Cette dernière, née il y a 10 ans sur le modèle du MiethäuserSyndikat en Allemagne, réunit des personnes autour de l’achat de lieux en collectif, cherchant une alternative au système de propriété privée. Grâce à elle, toute dérive liée à des spéculations financières individuelles est écartée. Le bâtiment sort du marché immobilier.
En cas de départ du collectif Manifesten, nos statuts nous engagent à trouver un autre collectif d’habitants pour l’usage du lieu.

Pour rester ouvert, poing levé, dans notre quartier
Pour que Manifesten continue à lever le poing, on a besoin de thunes, et bien entendu, hors de question de passer par les banques, aussi ce sera uniquement sous forme :
1. de dons (avec abattement d’impôt)
2. ou de prêts, de vous à nous.
Pour les prêts , on a décidé de démarrer à 300 euros afin de permettre au plus grand nombre d’apporter sa contribution avec l’assurance de bénéficier d’un échéancier de remboursement adapté. En vitesse de croisière, Manifesten dégage 1000 euros de loyer chaque mois, soit 12 000 euros par an. Largement de quoi rembourser ceux et celles pour qui ça urge le plus dès la première année et la totalité sur environ douze ans en comptant les dons actés et futurs. Car oui, certains d’entre nous, rejoints par quelques primo-soutiens, ont déjà mis la main au porte-monnaie : on a donc besoin de « seulement » 95 000 euros pour signer un compromis de vente d’ici un mois. Une paille quoi. En contrepartie, on vous offre la gratitude éternelle, une bonne adresse de vin nature et la certitude que le lieu échappera aux griffes des spéculateurs.
1. Pour les dons, nous délivrons des reçus fiscaux en bonne et due forme.
2. Pour les prêts, contactez-nous à l’adresse suivante : contact@manifesten.fr ou au 0601591190.
Nous établissons un contrat de prêt sans intérêt et avec échéancier, prêt que nous réglerons sur simple demande de votre part.

Un lien pour aller plus loin sur la façon de formaliser la propriété d’usage.

******* Bilan provisoire au 16 novembre *******

Manifesten : le rachat qui vient

Tadam ! À l’heure où ces lignes sont écrites, cette page d’appel Hello Asso répertorie 21 642 euros de dons pour 228 donateurs ! Notre première réaction, outre de lever les poings en l’air en braillant « on va le faire ! », c’est de chaleureusement remercier ces 228 choupis et choupettes en les assurant de notre reconnaissance éternelle – que mille étourneaux graciles leur butinent les genoux. En parallèle, nous avons accumulé une cinquantaine de promesses de prêts allant de 300 à 10 000 euros qui nous permettent d’entrevoir un dénouement heureux. Si tout roule comme dit, on en est à 150 000 euros environ de promesses de prêts et de dons ! On va le prendre ce rendez-vous chez le notaire !
Il est cependant encore trop tôt pour crier victoire, et c’est pour cela qu’on se permet de relancer cette campagne. Si nous n’avons pas l’obligation d’atteindre les 100 % de la somme affichée sur cette page, soit 95 000€, nous sommes encore loin du compte pour imaginer un équilibre financier pérenne dans les mois et années à venir. Chaque nouveau don est donc une petite brique lumineuse posée sur le mur chatoyant de notre projet – plus la balance prêts/dons penchera vers ces derniers, plus nous pourrons regarder le futur droit dans ses petits yeux fourbes. N’hésitez donc pas à solliciter vos grand-tantes milliardaires et autres cousins ayant fait fortune dans l’industrie de la pantoufle belge.
Par ailleurs, nous avons officiellement rejoint la fédération Clip via une AG extraordinaire, soit l’assurance de pouvoir compter sur le soutien et les conseils de lieux camarades fonctionnant sur le même principe de « propriété collective » et de véto à la revente.
Pour ceux qui connaissent peu le lieu, l’amie Margaux Wartelle a réalisé un petit reportage sonore chez nous il y a quelques jours. Il a été diffusé sur Radio Grenouille à Marseille et FPP à Paris. Vous pouvez l’écouter ICI.
Concernant les personnes voulant nous faire un prêt, prière de nous contacter pour en fixer les modalités et l’échéancier à cette adresse mail contact@manifesten.fr ou au 0601591190. Une permanence se tient également à Manifesten tous les mercredi de 15h à 19h pour les renseignements, les signatures de contrat de prêt et les encaissements.
La pente est dure mais l’horizon rose,
Merci à tous !!!

Quelques-uns de nos programmes mensuels :

Quelques-unes de nos soirées :