Les fleurs sous les décombres

Le lendemain du troisième funeste anniversaire des effondrements rue d’Aubagne, s’organise la neuvième Agora de Noailles. Une assemblée de quartier déterminée à se faire une place au siège des décideurs immobiliers et politiques.

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Le lendemain du troisième funeste anniversaire des effondrements rue d’Aubagne, s’organise la neuvième Agora de Noailles. Une assemblée de quartier déterminée à se faire une place au siège des décideurs immobiliers et politiques.

Sur Marseille, comme dans bien des grandes villes de France le secteur immobilier reste une sphère de spéculation dans laquelle les « petits gens » n`ont pas voix au chapitre. Pourtant depuis quelques années avec l`injection de fonds publics dans les grands projets d`aménagement urbains ont émergé les concertations dites publiques. Ces dialogues engagés entre tous les acteurs concernés sont censés accorder les attentes des habitants et des gestionnaires des biens immobiliers avant de signer un projet commun. Mais sur le terrain on se contente de quelques réunions sans que soit légiférer le cadre d`entente commune. Les pouvoirs publics engagés mettent bien en place des temps d`enquêtes publiques mais aucune loi ou texte juridique édicte le cadre de ce qui fera office de règles communes pour écrire ou modifier le projet préalable présenté par les promoteurs. Dans ce contexte, le scepticisme et la résignation sont tels du coté des habitants que l`expression « Concertation piège à cons » circule volontiers depuis quelques années.
Pour palier à cette situation bon nombre d`habitants se sont constitués sous forme de collectifs ou sont représentés par des associations partageant leur expertise et leur connaissance pour baliser le terrain des négociations.
Mission laborieuse, voir utopique pour certains qui pensent que le secteur immobilier reste le seul décisionnaire car définitivement ancré sur des cycles de paupérisation opportuniste en vue d`une gentrification fructueuse. Malheureusement les exemples en ce sens ne manquent pas. Mais ils subsistent des têtus qui coûte que coûte s`acharnent à faire entrer les habitants autour des grandes tables de négociations. Sur Marseille les têtus sont en nombre et on voit fleurir bon nombre de collectifs dans bien des quartiers pour défendre le droit et les usages de ceux qui y vivent. Or il ne suffit pas de clamer « le réaménagement urbain de notre quartier ne se fera pas sans nous ! », encore faut il comprendre tout les rouages techniques, économiques et juridiques qui encadrent les projets de réaménagements urbains. C`est sur quoi travaillent les acharnés non résignés, et nous vous proposons au travers de cet article de suivre quelques pistes de travail commun ayant lieu dans le quartier de Noailles situé en plein centre ville, écartelé entre le tourisme et la précarité.
Des initiatives fortes qui rappellent les enjeux démocratiques de l`organisation de nos villes dont la gestion reste sur encore bien des points trop opaque, voir inaccessible.

Tout d`abord prenons le temps de recontextualiser les contours du drame de la rue d`Aubagne, au travers du point de Benoit Gilles journaliste de Marsactu. Quels sont aujourd’hui les principaux niveaux de responsabilités dégagés autour des effondrements des immeubles ayant causé la mort de 8 personnes. Nous ne le rappellerons jamais assez.

Quels sont ensuite les points indispensables à éclairer pour comprendre toutes les instances dans lesquelles s`immiscer et les actions en cours.

Comment faire face a la pénurie de logements en plein cœur de la ville ?

Comment démocratiser le cadre institutionnel du secteur immobilier ?

Comment palier aux multiples malversations des syndics de copropriété et des assurances ?


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