Les diplomates font pression pour le retour de Zelaya

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TEGUCIGALPA, Honduras — mercredi 07 octobre

Les Diplomates de l’autre côté de l’hémisphère ont dit au gouvernement intérimaire du Honduras de restituer la démocratie à la nation appauvrie et de réintégrer Président Manuel Zelaya, appelant à ce que le problème de son éviction par un coup d’état soit réglé.

Les délégations d’environ une douzaine de pays ont tenu une conférence à huis clos dans la capitale du Honduras avec les représentants de Zelaya et du gouvernement putschiste, plus tard elles ont rencontré le Président de facto Roberto Micheletti dans une émission à la télévision nationale dnas lauqelle il y a eu des moments de confrontation furieuse.

Micheletti, sa voix se hérissant de rage, a grondé les diplomates de refuser de reconnaître que ce sur quoi il insistait était que l’enlèvement de Zelaya était légal, conformément à la Constitution hondurienne ; il leur a également conseillé de reconnaître des élections programmées pour le 29 novembre.

"Nous avons lutté pendant plusieurs années pour notre Constitution," a dit Micheletti pendant la réunion dans le palais présidentiel. "Et nous continuerons à lutter peu importe ce qui arrive."

La délégation s’est assise visage fermé, quelques-uns en se frottant les yeux accusant avec fatigue les éclats de Micheletti. Le ministre d’état du Canada pour les Amériques, Peter Kent, a dit ensuite à Micheletti que la communauté internationale respecte la Constitution hondurienne, mais il s’oppose à l’éviction de Zelaya par des militaires.

"Quoi qu’il en soit c’est arrivé, une erreur a été commise le 28 juin," a dit Kent au président provisoire. "Un chef démocratique, quel que soit son comportement ces dernières années, a été enlevé de manière antidémocratique."

Aucune avancé n’a été notée.

Micheletti dit que l’expulstion de Zelaya par l’armée était légale parce qu’elle a été autorisée par la Cour suprême du Honduras après qu’il ai défié d’une injonction qui lui enjoignait de laisser tomber le référendum à propos du changement de la Constitution. La plupart de la communauté internationale soutient que le putsch était illégal et doit être inversé.

"Nous ne sommes pas ici pour un débat. Nous somme sici pour trouver des solutions concrètes à une situation qui ne peut pas être prolongée," a dit le Secrétaire général de l’Organisation des États américain Jose Miguel Insulza avant le début des réunions.

Insulza a présenté une proposition qui restituerait Zelaya comme le chef d’un gouvernement d’unité et l’offre d’une amnistie tant aux chefs du coup d’état qu’au président déposé, qui est accusé d’abus de pouvoir et à d’autres charges au Honduras.

La proposition, qui exige aussi de Zelaya l’abandon toute ambition de changer la constitution, est semblable à celle proposés par le président du Costa Rica Oscar Arias il y a un mois, et rejeté par le gouvernement intérimaire.

Zelaya a donné un ultimatum aux négociateurs, en demandant l’ajournement des élections présidentielles prochaines s’il n’est pas restitué à son poste d’ici le 15 octobre. Cette proposition est sûre de mettre en colère le gouvernement intérimaire, qui voit les élections — programmé avant que Zelaya ne soit renversé le 28 juin dernier — comme le meilleur espoir de faire passer la crise.

Les tensions sont montées avant que la réunion de mercredi ne commence, la police anti-émeutes ayant tiré du gaz lacrymogène pour disperser environ 200 partisans de Zelaya protestant près des ambassades américaines et brésiliennes.

Les délégués des États-Unis, du Canada et de huit pays latino-américains étaient entrain de faire les médiateurs dans les négociations entre les représentants de Zelaya et le Président de facto Roberto Micheletti, qui a le soutien du Congrès du Honduras et de la Cour suprême, mais qui fait face à une pression internationale intense pour demandant le retour de son prédécesseur.

Le ministre canadien a dit qu’il était impératif pour qu’un accord ai lieu avant les élections de novembre, que beaucoup de pays aux Amériques ont prévenu qu’ils ne reconnaitraient pas si Zelaya reste bannis du pouvoir.

"Je devine que tout le monde qui est impliqué ici pense que nous sommes à court de temps et que cette crise a besoin d’être résolue maintenant," a dit Kent.

La Vice-présidente intérimaire Marta Lorena Alvarado, a dit cependant qu’elle ne s’attend pas à un accord mercredi.

"Ce serait fantastique, mais le problème est difficile et il y a beaucoup de joueurs. Je ne crois pas que ce soit aujourd’hui," a-t-elle dit.

Elle a insisté pour dire que le monde avait été trop rapide pour condamner l’éviction de Zelaya, dont le gouvernement de Micheletti argue qu’il était légal parce qu’il avait le soutien du Congrès et de la Cour suprême.

Enfin, elle a dit, que les deux bords étaient entrain d’initier des conversations qui ne s’étaient pas produites auparavant et que les attentes sont positives" pour une résolution éventuelle.

Micheletti a mis un ton optimiste dans un discours nationale mardi tard dans la soirée, en disant que les pourparlers concerneraient, avec un "nouvel esprit", les principales questions posant problème à propos de l’Accord de San Jose, le plan négocié à l’origine par le président du Costa Rica.

"Je crois qu’il est temps d’intensifier le dialogue national," a-t-il dit dans un discours bref, sans citer d’exemples précis.

Zelaya a averti que le gouvernement intérimaire chercherait à persuader les délégués de poursuivre un nouveau plan qui empêcherait son retour à la présidence.

"Nous avertissons les ministres que le régime de facto projette de rester au pouvoir plus longtemps et d’approfondir la crise en évitant le retour du président élu et en continuant la répression du peuple," a dit Zelaya dans une déclaration.

Zelaya a été évincé de la présidence pour avoir essayé de maintenir un référendum pour réécrire la Constitution. Ses adversaires l’ont accusé d’avoir voulu modifier l’article de la charte limitant à un mandat l’activité du président — une accusation qu’il nie.

Zelaya n’a pas annoncé de plans pour quitter son refuge à l’Ambassade brésilienne et il était représenté aux pourparlers par les membres de son gouvernement destitué.

par BEN FOX (AP)

[NDT : Je soulève le problème des mots employés par Ben Fox qui parle de "gouvernement intérimaire" et qui annonce que "Zelaya a été évincé de la présidence pour avoir essayé de maintenir un référendum pour réécrire la Constitution".Retour ligne manuel
Déjà parce que parler de gouvernement intérimaire amoindri fortement la gravité des faits et parce que l’information suivant laquelle Zelaya voulait mettre en place un référendum pour modifier la Constitution est une informations tronquée. Retour ligne manuel
Je m’explique : elle est réelle parce que c’est de cela que l’accuse les putschistes et qu’au final il y a bien une demande de modification de la Constituion, elle est tronquée puisqu’elle fait un raccourci qui mène à de la désinformation, car on ne modifie pas la Constitution sur un simple référendum c’est beaucoup plus complexe que cela.Retour ligne manuel
Pour le cas du Honduras, pour modifier la Constituion il faut convoquer une Assemblée Constituante, pour convoquer celle-ci il faut pouvoir mettre en place une urne supplémentaire afin de faire voter si oui ou non il est opportun de la convoquer. Or ce que proposait Zelaya était de faire un référendum afin de savoir s’il fallait une quatrième urne ou non lors des élections du 29 novembre, pour résumer (c’est un peu compliqué à suivre certes) : faire un référendum pour savoir si fallait organiser oui ou non un référendum appelant à déterminer s’il faut ou non convoquer l’Assemblée Constituante qui elle écrira les modifications de la Constitution qui devront être ensuite ratifiées.

Depuis juin dernier la plupart des observateurs se sont ralliés aux propos de la Résistance qui soutien la version de Zelaya. L’information tronquée que dispense l’AP fait plus que faire un raccourci de la réalité, elle va dans le sens que la propagande putschiste a lancé en juin. Il est a noter que l’AFP fait de même, je n’ai pas regardé ce que disait Reuters ou les autres agences de presse.

Je remarque par contre que l’accusation de briguer un second mandat est maintenant reléguée aux dires des "adversaires" de Zelaya, le décret de 45 jours ayant levé les garanties constitutionnelles aurait-il refroidi l’ardeur des journalistes des grandes agences de presse ? ]

Source : Diplomats urge return of ousted Honduran president

Traduction : Primitivi


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