Chronique de « RIO DE JUNHO » (Par Samir ABI)

Sérieusement handicapés par nos badges
N (NGO - Société Civile), il nous est impossible d’avoir accès à certaines
réunions et à certains pavillons.

Je partage sur :

Sérieusement handicapés par nos badges
N (NGO - Société Civile), il nous est impossible d’avoir accès à certaines
réunions et à certains pavillons.

LA DERNIERE NUIT
La persévérance a enfin payé ! La dernière nuit des
négociations avant le début du sommet des chefs d’Etat, j’ai pu assister
à une réunion de coordination du groupe africain. Ce n’était pas trop tôt,
mais, mieux vaut tard que jamais ! Sérieusement handicapés par nos badges N (NGO - Société Civile), il nous est impossible d’avoir accès à certaines réunions et à certains pavillons.
Après plusieurs tentatives infructueuses depuis mon arrivée, j’étais sur le point d’abandonner l’idée de tracker ses « Closed meetings » où beaucoup de choses se discutent, mais au sortir d’un atelier de la Via Campesina sur l’agriculture durable et profitant du manque de vigilance d’un jeune agent de sécurité, j’ai enfin pu me glisser dans une salle de réunion pour écouter les dernières informations et les dernières batailles que compte livrer le groupe africain.
La réunion a duré moins d’une heure. L’ambassadeur Kamau
Macharia, représentant permanent du Kenya aux Nations Unies et chef des
négociateurs africains, a fait le point sur les discussions et les actions
menées avec le ministre congolais des affaires étrangères sur les différents
points de négociation. Pour info, la RD Congo a été mandatée comme porte-parole du groupe africain au cours des négociations. Le scoop du soir est né au coeur des négociations concernant le cadre institutionnel du développement durable, car
l’appellation de la PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) , institution dont le siège se trouve à Nairobi au Kenya, a été remise en question. Ce fut un des chevaux de bataille du groupe africain qui tient à
conserver cette institution sur le continent et à ce qu’elle conserve ses
attributions en lieu et place d’une Organisation Mondiale de l’Environnement à
l’image de l’OMC demandée par l’Union Européenne. Les décisions n’ayant pas
encore été adoptées définitivement en assemblée, un coup de théâtre est
toujours possible. Le Brésil a toutefois prévenu qu’à la fin des
négociations techniques entre ministres,
aucune négociation politique de la part des chefs d’Etats ne serait admise.
Parmi les sujets importants toujours en discussion,
l’engagement politique des pays et les mécanismes de mise en oeuvre de l’accord
qui sera conclu, les subventions à l’énergie et l’économie verte. Sur ce
dernier point, la bataille de la nuit sur les articles à garder, à retirer, à
reformuler s’annonce rude. Et, comme
toujours, l’artillerie lourde sera du côté du Nord car les pays du G77 n’ont
pas pu adopter une position commune. Chaque région est donc appelée à défendre
ses propres positions. Et à ce petit jeu, la loi des plus forts reste toujours
la meilleure.