Abolition des lois pénales concernant les délits de diffamation et d’insulte

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*Le président du Niger adopte la Déclaration de la Montagne de la Table qui
appelle à l’abolition des lois pénales sur la
diffamation<http://www.wan->
*

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, est le premier homme d’État à
adopter la Déclaration de la Montagne de la Table (DTM) qui appelle à
l’abolition des lois pénales concernant les délits de diffamation et
d’insulte et replace la liberté de la presse au cœur des discussions en
Afrique.

Le président Issoufou a signé la Déclaration au cours d’une cérémonie qui
s’est déroulée mercredi à Niamey, la capitale de ce pays d’Afrique de
l’Ouest. La cérémonie était organisée par l’Association mondiale des
journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA), le World
Editors Forum, le Forum des rédacteurs en chef africains et la Maison de la
Presse au Niger.

Plus de 1.000 personnes ont assisté à la cérémonie. Parmi celles ci, on
comptait les ambassadeurs et des officiels gouvernmentaux de 25 pays.

La Déclaration de la Montagne de la Table a été adoptée lors du Congrès
mondial des journaux, le rendez-vous annuel de l’Association mondiale des
journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA), en 2007 au Cap
en Afrique du Sud. De nombreuses associations défendant la liberté de la
presse et organisations de la société civile ainsi que l’Archevêque
sud-africain Desmond Tutu ont adopté la Déclaration qui considère les lois
pénales sur la diffamation et l’insulte comme étant un des plus graves
obstacles à l’avenir d’une presse indépendante en Afrique et appelle à leur
abolition.

La majorité des nations africaines continuent à incarcérer les journalistes
et à fermer des entreprises de presse pour cause de diffamation ou pour
avoir « insulté » les autorités ou leurs politiques. Cette pratique empêche
le débat public légitime, la critique et mène à l’autocensure.

Vous pouvez lire le texte de la Déclaration, qui appelle aussi à replacer
la liberté de la presse au cœur des discussions en Afrique, à l’adresse
http://www.wan- ifra.org/ fr/microsites/ declaration- de-la-montagne- de-la-t.. .

« Les avantages d’une presse libre sont évidents : elle peut dénoncer la
corruption ou les abus de pouvoir, révéler les carences de la politique des
pouvoirs publics ou tout simplement informer les citoyens sur les questions
qu’ils ont besoin de connaître pour exercer leurs responsabilité s civiques
 », indique Erik Bjerager, président du World Editors Forum, qui appelle les
autres hommes d’État africains à suivre l’exemple de Mahamadou Issoufou et
à signer la Déclaration afin d’abolir les lois pénales sur la diffamation
et l’injure.

« Ce n’est pas un hasard si les pays démocratiques dont la presse est libre
parviennent à réduire la corruption et atteignent un niveau de
développement plus élevé. Ce n’est pas un hasard si les pays démocratiques
dont la presse est libre n’ont jamais souffert de la famine. Une presse
libre n’est pas un élément qu’on ajoute seulement après avoir obtenu un
meilleur niveau d’éducation, de santé et de développement économique dans
le pays. La presse libre est la pierre angulaire qui mène à ces meilleures
conditions », continue-t-il.

Boubacar Diallo, président de la Maison de la Presse, a commenté : « La DTM
est un engagement fort que les décideurs doivent prendre pour garantir un
libre exercice du journalisme et favoriser son développement. Et, par
ricochet, il appelle les journalistes à plus de responsabilité dans le
traitement de l’information. »

Cheriff Sy, président du Forum des rédacteurs en chef africains, a déclaré
 : « Plus que l’acte de signature que vous poserez, c’est votre engagement à
être l’avocat auprès de vos pairs, de l’abolition des lois sur la
diffamation criminelle et l’injure en Afrique et de replacer la liberté de
la presse au centre des discussions. »

Salifou Labo Bouche, Ministre de la Communication, a déclaré : « Nous avons
le ferme conviction que seule une presse libre, crédible et dynamique peut
véritablement ef efficacement accompagner ce grand espoir de développement
économique collectif auquel nous aspirons tous. »

La WAN-IFRA était représentée à cette cérémonie par Alison Meston,
directrice des programmes sur la liberté de la presse ; Larry Kilman,
directeur adjoint et directeur exécutif des communications et des affaires
publiques, et Erik Bjerager.

Parmi les organisations africaines qui ont adopté la Déclaration de la
Montagne de la Table, citons : le Forum des rédacteurs en chef africains,
l’Institut pour la liberté d’expression, l’Institut des médias de l’Afrique
australe, la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest,
l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC),
l’Organisation égyptienne des droits de l’homme, l’Institut pour la
promotion du journalisme, le Forum national des rédacteurs en chef
d’Afrique du Sud, Journaliste En Danger, l’Union nationale des journalistes
somaliens, l’Initiative pour le développement des médias en Afrique et les
Médias libériens.

Parmi les organisations internationales qui ont adopté la Déclaration, nous
avons : International Pen, Reporters sans Frontières, Article 19, Index on
Censorship, l’Institut international de la presse, le Comité mondial pour
la liberté de la presse, le Comité pour la Protection des Journalistes,
Media Rights Agenda, Freedom House, l’Union internationale des éditeurs et
Media Legal Defence Initiative.

Le président Issoufou avait remporté les élections présidentielles de mars
2011. Les deux candidats à ces élections avaient annoncé qu’ils
défendraient la liberté d’expression et abrogeraient les lois sur les
médias s’ils parvenaient à être élus. Dans un discours radiotélévisé le 16
juillet, le président s’est à nouveau engagé à apporter son soutien à une
presse libre en Afrique, élément nécessaire à toute démocratie.

Les élections présidentielles au Niger avaient fait suite au coup d’État
militaire de février 2010 qui avait mis fin à l’ancien régime.