Honduras, les usurpateurs ne lâchent rien

Dimanche le président élu Manuel Zelaya a quitté Washington pour tenter de rejoindre la capital hondurienne Tegucigalpa. Le gouvernement "de fait" a maintenu son interdiction à M. Zelaya et a qui que se soit d’atterrir au Honduras.

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Dimanche le président élu Manuel Zelaya a quitté Washington pour tenter de rejoindre la capital hondurienne Tegucigalpa. Le gouvernement "de fait" a maintenu son interdiction à M. Zelaya et a qui que se soit d’atterrir au Honduras.

Dimanche en fin de journée M. Zelaya accompagné du président de l’Organisation des Etats Américains (OEA) a décollé de Washington pour tenter de rejoindre Tegucigalpa la capital du Honduras.

L’aéroport était maintenu fermé par le gouvernement putschiste à l’aide de l’armée et de la police. Les sympathisants du président exilé s’étaient organisés en une marche sur l’aéroport, près de 30 000 personnes étaient présentes et manifestaient pacifiquement (en comparaison cela équivaut à une marche de 240 000 personnes en France).

M. Micheletti le président putschiste avait interdit à M. Zelaya ou a qui que se soit ayant rapport avec cette affaire d’atterrir sur le sol hondurien. De fait la direction de l’aéroport a expressément dévié l’avion du président Zelaya qui a finalement atterri au Salvador. Pendant ce temps les informations officielles étaient que l’aéroport restait ouvert pour accueillir d’autres vols, mais toutes les compagnies désservant Tegucigalpa avaient annulées leurs vols.

Autour de l’aéroport la confusion régnait, les forces armées ont tenté d’intimider la foule en tirant des coups de feu et des gaz lacrymogènes. Le bilan provisoire fait état d’un mort et de nombreux blessés. La personne mortellement touchée l’a été par une balle tirée à l’arrière de la tête parce qu’elle ne bougeait pas assez vite selon les militaires.

Depuis le gouvernement putschiste reste ferme quant au retour de M. Zelaya, mais est prêt à négocier une éventuelle élection présidentielle anticipée en novembre avec l’OEA.

Il faut noter la déclaration du ministre putschiste des relations extérieurs, Enrique Ortez Colindres, à propos du président US M. Obama, qu’il a décrit comme, je cite :
"[Obama es] un negrito que no sabe nada de nada" ("[Obama est] un petit noir qui ne comprend rien à rien").
Gilberto Amaya, le représentant à Washington de la Central American Black Organization (CABO) a déclaré que M. Colindres devait s’excuser pour ses propos racistes.

Le président Obama avait lancé une timide condamnation du coup d’Etat en appelant tous les protagonistes "au respect des normes démocratiques, de l’Etat de droit et des principes de la charte démocratique interaméricaine". "Toutes les tensions et tous les différends qui peuvent exister doivent être résolus pacifiquement par le biais du dialogue et sans ingérence extérieure".

A l’intérieur du pays, le gouvernement putschiste maintient également une pression psychologique sur la population en entretenant la rumeur d’un regroupement de forces militaires nicaraguayennes près des frontières. Et appui ce fait en déclarant qu’aucun pays étranger, quel qu’il soit et de quelque organisation qu’il émane n’a le droit d’ingérence dans les affaires honduriennes.


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