Cuba : Le terrorisme pour Washington

Je partage sur :

Depuis que j’ai entendu, en ce 4 janvier 2010, l’Administration OBAMA placer Cuba sur le même pied que les pays arabes qu’elle soupçonne d’être des foyers de terrorisme, je n’y comprends plus rien. À peine à 90 milles des côtes de cet immense pays, Cuba serait-il à ce point si mal connu ?

Aucun observateur, moindrement sérieux, de la réalité cubaine, de ses dirigeants, de ses politiques internationales ne pourra comprendre pareille classification. Ce n’est pas possible que le pays qui dispose des plus grandes universités, qui dépense des centaines de millions à travers ses services de renseignement, en arrive à pareille conclusion. Qu’on interroge l’Argentin Adolfo Pérez Esquivel, leader du mouvement en faveur des droits de l’homme et prix Nobel de la Paix 1980, la Guatémaltèque Rigoberta Menchù Tum, prix Nobel de la paix 1992, les Présidents des pays de l’Amérique Latine qui participent à UNASUR, à MERCOSUR, qu’on interroge Noam Chomsky, un des grands intellectuels américain de l’Université Harvard ou encore le cinéaste américain Oliver Stone qui a réalisé deux documentaires sur Cuba. Tous vous diront que cela n’a aucun sens. On ne peut pas être géographiquement si près d’un pays et en même temps à des années lumières de distance.

S’il y a un pays qui peut se plaindre d’être l’objet d’attaques terroristes en provenance de Miami et des services secrets, alimentés par la CIA et le PENTAGONE, c’est bien Cuba. Son ex Président, Fidel Castro, a fait l’objet de plus de 650 tentatives d’assassinat. S’il eut été Pape, on y aurait vu depuis longtemps la protection de la main divine. Que dire de cet avion qui a explosé en plein vol, en 1976, faisant 73 victimes. Tous connaissent maintenant le coupable, Luis Posada Carriles, un cubano-américain, agent de la CIA. Actuellement, il vit paisiblement à Miami alors que Cuba et le Venezuela demandent, depuis des années, son extradition pour qu’il soit jugé et condamné, entre autres, pour ce crime. Que ferait, M. Obama, si c’était les États-Unis qui étaient victimes de tels crimes ? Il y a longtemps qu’il aurait envoyé ses marines le récupérer.

Personnellement, je ne crois pas que les États-Unis ignorent toutes ces choses. Ils n’ignorent surtout pas que Cuba est un pays indépendant, souverain et qui, plus est, représente un exemple de solidarité humanitaire exceptionnelle auprès des populations et des pays les plus défavorisés. Miguel D’Escoto, alors qu’il était Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, avait donné Cuba et Fidel Castro en exemple de solidarité humanitaire. Ses médecins et ses professeurs se déploient dans les régions les plus inhospitalières, que ce soient d’Haïti, de la Bolivie, de l’Équateur et de plusieurs autres pays du Continent. Il reçoit des milliers d’étudiants qui, laissés à eux-mêmes, n’auraient pas les moyens de poursuivre des formations en médecine. Il y a même des étudiants en provenance de milieux défavorisés des États-Unis qui reçoivent cette formation à Cuba.

C’est tout ça qui fait mal à ces démocrates « civilisés ». Le petit DAVID fait trembler le géant GOLIATH. Il est un exemple de solidarité, d’indépendance, de résistance. Depuis 50 ans, il résiste à un blocus criminel, condamné année après année par la communauté internationale. Cuba demeure une inspiration pour les peuples et les pays de la région. Sa façon d’être et d’agir met en lumière, par contraste, la grande tricherie de son voisin du nord.

Je soupçonne le géant Goliath de planifier un autre de ces mauvais tours, plus subtils que les autres. Je ne serais pas surpris qu’on apprenne à un moment donné qu’un terroriste, en provenance de Cuba ou après un séjour à Cuba, soit pris avec une bombe dans ses poches. Là, le grand Goliath pourrait s’en donner à cœur joie avec ses marines, ses avions sans pilote et avec pilotes. Il pourrait aller combattre le terrorisme sur le terrain de son plus grand adversaire, le petit David. Il dirait que c’était écrit dans le ciel que Cuba était un terrain fertile pour le terrorisme. Les services secrets auraient alors réussi un coup de maître. Nos médias ne manqueraient pas de reprendre la chanson et surtout de dénoncer ces amateurs qui expliquent tout par la théorie du complot.

Je n’ai qu’un conseil à donner à M.Obama : Ne jamais oublier que le petit DAVID a vaincu le géant GOLIATH et qu’il peut encore le battre. La conscience d’un peuple révolutionnaire ne peut se vaincre par les armes pas plus qu’il ne peut s’acheter par la corruption.

Oscar Fortin
Québec, le 5 janvier 2010

Source : Le blog d’Oscar Fortin