Les élections du 29 novembre prochain : L’estocade finale du putsch au Honduras

Edito de Primitivi : Des élections le 29 novembre ? C’est ce que souhaite Micheletti, c’est ce que promeut le plan Arias, c’est ce que demandent les "nouveaux médiateurs" (ex co-organisateurs du putsch : les grands entrepreneurs honduriens, les pontes de l’Eglise catholique et certains parlementaires), c’est ce que soutiennent les États-Unis. Mais c’est ce que refuse Zelaya.
Curieux non ?

C’est peut-être parce que ces élections sont en fait jouées d’avance - les quatre candidats actuels ont appuyé le putsch - et qu’au final elles vont permettre de battre les cartes pour jouer le même jeu, celui mis en place par les putschistes.

Ne nous y trompons pas, le putsch de Micheletti est la partie visible de ce que l’oligarchie souhaite récupérer sur toute l’Amérique Latine, et c’est aussi le jeu des États-Unis (Démocrates et Républicains confondus), car les richesses du sous continent sont spoliées depuis la Conquista (500 ans) et que certains - et pas des moindres - ne veulent pas que le mouvement de récupération démocratique initié depuis la fin des dictatures prenne trop d’ampleur ni ne s’installe durablement, surtout que les mouvements indigènes se font également de plus en plus fortement entendre dans le débat, et qu’ils dessinent une menace tout aussi dérangeante pour le pouvoir que le communisme en son temps.

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Edito de Primitivi : Des élections le 29 novembre ? C’est ce que souhaite Micheletti, c’est ce que promeut le plan Arias, c’est ce que demandent les "nouveaux médiateurs" (ex co-organisateurs du putsch : les grands entrepreneurs honduriens, les pontes de l’Eglise catholique et certains parlementaires), c’est ce que soutiennent les États-Unis. Mais c’est ce que refuse Zelaya.
Curieux non ?

C’est peut-être parce que ces élections sont en fait jouées d’avance - les quatre candidats actuels ont appuyé le putsch - et qu’au final elles vont permettre de battre les cartes pour jouer le même jeu, celui mis en place par les putschistes.

Ne nous y trompons pas, le putsch de Micheletti est la partie visible de ce que l’oligarchie souhaite récupérer sur toute l’Amérique Latine, et c’est aussi le jeu des États-Unis (Démocrates et Républicains confondus), car les richesses du sous continent sont spoliées depuis la Conquista (500 ans) et que certains - et pas des moindres - ne veulent pas que le mouvement de récupération démocratique initié depuis la fin des dictatures prenne trop d’ampleur ni ne s’installe durablement, surtout que les mouvements indigènes se font également de plus en plus fortement entendre dans le débat, et qu’ils dessinent une menace tout aussi dérangeante pour le pouvoir que le communisme en son temps.

Dernière mise à jour (4 oct 14h00) visible ici : Qui appuie Micheletti et le gouvernement de facto ?

Les élections : L’estocade finale du putsch au Honduras


Par José María Rodríguez González

Bien que les Républicains de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis répètent jusqu’à la fatigue la fiction juridique des putschistes honduriens, ils ne pourront jamais attribuer à Manuel Zelaya aucun délit. Il n’a jamais eu et il ne peut y avoir de la part du président Zelaya un délit de trahison à la patrie, puisque ni le pouvoir judiciaire ni le pouvoir législatif n’ont aucun indice qui peut constituer une preuve, et il n’existe aucune raison ou fait qui permet de supposer qu’une nouvelle Constitution n’incluera pas des articles tel que l’article 4 ou l’article 239.

Parce que c’est seulement le peuple souverain du Honduras peut choisir son président, pas le Congrès. Parce que l’expatriation du président Manuel Zelaya n’a jamais été absolu (permanente) mais forcée et temporaire. Parce que les putschistes ont impunément violé la Constitution du Honduras et que Micheletti et ses amis congressistes ne s’ont jamais été révoqués ni condamnés à dix ans d’inéligibilité après avoir non seulement essayé mais avoir amplement débattu de la réforme des articles 239 et 240 de la Constitution durant les séances du Congrès l’an passé, et cela avec la circonstance aggravante que la Cour Suprême l’avait déclarée comme étant inconstitutionnelle.

[NDT : la révocation immédiate et dix ans d’inégibilité, c’est la peine encourue pour toute tentative de modification de l’Article 239 de la Constitution. Voir la Constitution hondurienne ici. "avoir tenté de modifier l’Art. 239" c’est justement l’argument avec lequel les putschistes ont tenté de justifier la déstitution illégale de Zelaya, alors que ce dernier voulais organiser un référendum, voir ci-dessous]

Parce mettre en place un référendum pour savoir s’il faut organiser oui ou non un référendum pour déterminer si oui ou non on doit mettre en place une Assemblée Constituante, ne viole à aucun moment ni d’aucune manière la Constitution du Honduras dans aucun de ses articles ni aucun de ses paragraphes.

Parce que l’action conjuguée des pouvoirs judiciaire et législatif pour manipuler le pouvoir exécutif est une forme de sécession antidémocratique et va à l’encontre des normes qui sont en vigueur dans les nations civilisées de part le monde.

S’il y a eu un délit de haute trahison, les Forces armées l’ont commis contre son Commandant General [NDT : le président] et la patrie hondurienne. S’il y a eu un abus d’autorité il a été du fait des députés du Congrès National et de la Cour Suprême de Justice. Et s’il y a eu une usurpation de pouvoir elle a été du fait du pouvoir législatif et judiciaire quand ils ont assumé les fonctions du pouvoir exécutif de la nation, en utilisant d’une manière particulière, comme certificat de validité, l’interprétation du respect dû à la loi et à la Constitution , en ignorant l’application loyale de la loi défendue par l’Exécutif.

Si le président José Manuel Zelaya Rosales, constitutionnellement choisi par le peuple souverain, ne finit pas son mandat présidentiel sans conditions "légales" ou extra-légaux, sa présidence demeurera fracturée d’une manière sui generis non considérée dans la Constitution du Honduras. Du point de vue constitutionnel cela constitue un état d’exception qui habilite le président Zelaya a être réélu dans n’importe laquelle des prochaines élections.

Ce putsch militaire cynique contre la République du Honduras a reçu la condamnation tant du Vatican dans une bulle du Papa Benoît XVI, que des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Organisation des États Américains, ou des États-Unis toutes autorités nationales et internationalement reconnues par tous les pays du monde. Cette condamnation mondiale donne un plus grand poids à l’état d’urgence constitutionnel figuré par l’obstruction du mandat présidentielle de Manuel Zelaya et qui pourrait justifier sa réélection dans le cas où il ne lui est pas permis de compléter sa période.

Le coup militaire, masqué par un attirail juridique fourni, a eu pour unique objectif d’exclure à vie le président constitutionnel du Honduras José Manuel Zelaya Rosales du pouvoir exécutif. Les congressistes, les juristes et les putschistes militaires ne peuvent pas accepter le pouvoir légitime du président Zelaya parce que le faire invaliderait ipso facto les putschs militaires au Honduras et affaiblirait les projets de putschs militaires dans d’autres nations [NDT : d’Amérique Latine]. Le droit au coup militaire est tout ce que les putschistes défendent.

Comme conséquence des faits et des raisons énoncées, les élections du 29 novembre sont nulles. Nonobstant l’apparence de légalité, ces élections marquent encore plus la rupture de l’ordre institutionnel et vont à l’encontre de la croissante opposition du Front National de Résistance et de la répudiation internationale.

Les élections du 29 novembre représentent l’estocade finale du coup militaire contre la République du Honduras. Les putschistes ont ouvertement abusé de la Cour suprême et du Congrès pour renverser le président et maintenant ils veulent abuser du Tribunal National pour les Élections afin de clore définitivement le putsch militaire.

La victoire du putschisme causerait une blessure mortelle aux démocraties du monde. C’est un précédent inacceptable qui attente aux garanties constitutionnelles de tout président légitimement élu qui facilite l’utilisation de putschs militaires "constitutionnels" pour la spoliation arbitraire du pouvoir présidentiel et qui permet d’utiliser les élections pour éviter la restitution et le retour à la normalité institutionnelle avec une pleine validité de la Constitution.
Le toujours dangereux ressentiment social sera seulemeent réparé avec le retour du président dans ses fonctions.

Il est grand temps d’exiger l’intervention internationale pour freiner l’étranglement des constitutions et l’usage des élections pour légitimer les putschs militaires.

José María Rodríguez González

[NDT : n’oublions pas que la demande de faire intervenir une force internationale est le fait des entrepreneurs putschistes et des des hautes instances de l’Eglise catholique hondurienne qui tentent actuellement d’endosser le rôle de médiateurs. Alors que leur but, qu’il soit avec le putsch ou non, reste le même : conserver le pouvoir, conserver les richesses du pays pour leur seul usufruit dans la continuité de l’asservissement des pays d’Amérique Latine à l’Espagne au départ, à l’Angletterre ensuitre et aux États-Unis depuis le XXe siècle. Voir pour cela "Les Veines Ouvertes d’Amérique Latine". N’oublions pas non plus que les États-Unis disposent d’une base militaire au Honduras : la base de Soto Cano, et donc qu’ils y a déjà une force militaire extérieure dans le pays]

Source :

Vos El Sobrano
Elecciones : La estocada final del golpe en Honduras

Traduction : Primitivi


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