10 octobre, l’ambassade du Brésil a-t-elle échappé à un assaut grâce au foot ?

L’ambassade du Brésil a peut-être eu chaud la nuit dernière, un nombre conséquent de policiers et de militaires s’étaient massés au alentours du bâtiment, bloquaient de nouvelles rues dans un rayon plus large et avaient amené plus de projecteurs pour éclairer la légation du Brésil. Tout cela durant un match de foot Honduras/États-Unis de qualification pour la coupe du monde 2010. Le pouvoir comptait certainement profiter de l’effusion de la victoire pour mener un assaut discret, sauf que...le Honduras a perdu.

Dans tous les cas, l’activité militaire et policière déployée autour de l’ambassade demeure inquiétante.

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L’ambassade du Brésil a peut-être eu chaud la nuit dernière, un nombre conséquent de policiers et de militaires s’étaient massés au alentours du bâtiment, bloquaient de nouvelles rues dans un rayon plus large et avaient amené plus de projecteurs pour éclairer la légation du Brésil. Tout cela durant un match de foot Honduras/États-Unis de qualification pour la coupe du monde 2010. Le pouvoir comptait certainement profiter de l’effusion de la victoire pour mener un assaut discret, sauf que...le Honduras a perdu.

Dans tous les cas, l’activité militaire et policière déployée autour de l’ambassade demeure inquiétante.

Mise à jour du 12/10 à la fin de l’article.

Des forces de police se regroupent en face de l'ambassade

Ils planifient d’envahir l’ambassade aujourd’hui, du quotidien Vos El Soberano

D’une source recommandée nous avons reçu une information que le gouvernement fasciste et l’armée ont entouré toute la zone voisine de l’Ambassade du Brésil et qu’ils planifieraient une attaque. Ils ont fermé les rues qui mènent à la Reforma, à la Maison des Nations Unies, à l’Ambassade Américaine et à Guanacaste, de plus ils ont toujours des porjecteurs dirigés vers l’ambassade.
La source indique que l’objectif se concrétiserait à la célébration de la victoire de la sélection nationale de football après la rencontre sportive où le Honduras joue contre les États-Unis.
Dans la ville, des coups de feu ont été entendu à chaque but hondurien et il fallait s’attendre à ce que, après avoir gagné, la population célèbre la victoire sans s’apercevoir de l’invasion.
Une présence militaire est confirmée au Congrès National comme à la Banque Centrale, au centre-ville, il y en a également dans la rue qui va de la Maison des Nations Unies à la Toyota dans la banlieue Palmira.
La rue est aussi fermée entre le quartier Guanacaste et le supermarché Mas X Menos. Et dans les environs de Palmira, ils dévient le trafic de voitures. On rapporte la présence de 2 Ambulances de la Croix-Rouge.
Radio Globo a aussi confirmé cette situation tendue, et ajoute que les soldats manipulent constamment leurs armes dans le but évident d’intimider psychologiquement les occupants du siège diplomatique, desquels se trouve le président constitutionnel du Honduras, José Manuel Zelaya Rosales.

Des journalistes sont mobilisés sur la zone.

Un policier posté à l'extérieur, sur un mur de l'ambassade

Radio Globo rapporte un comportement inhabituel dans les environs de l’ambassade brésilienne, on craint l’assaut de l’ambassade

Radio Globo Rapporte
Samedi 10 Octobre 2009, 22h05 (03h05 GTM)
* On nous rapporte l’arrivée de soldats dans la zone bouclée par l’armée et la police dans les environs de l’ambassade du Brésil.
* Arrivée dans la zone d’un compresseur automoteur (utilisé pour faire fonctionner un trépan/perceuse hydraulique).
* Beaucoup d’éléments de la police et de l’armée dans un rayon où il n’y en avait pas avant.
* Un comportement inhabituel de la police, ils ont bouclé un plus grand nombre de rues, 5 cordons policiers en plus.
* 3 projecteurs installés (avant ils n’en utilisaient qu’un seul)

Être vigilantes, les activités ayant pour objectif l’assaut de l’ambassade pourraient avoir déjà commencé.

Zelaya et les occupants de l'ambassade regardent le match de foot

Reportage depuis l’intérieur de l’ambassade : Un encerclement militaire et policier sans précédents autour de l’ambassade brésilienne, en plein match


par Fabiano Maisonnave, du quotidien brésilien Folha

Tandis que j’écris, au moment où se décide l’avenir footballistique du Honduras dans les épreuves éliminatoires pour le championnat du monde Afrique du Sud 2010, des dizaines d’éléments policiers et militaires se postent dans la rue en face de l’ambassade.

Quelques temps avant, les militaires ont installé de puissants projecteurs, comme si la partie de foot Honduras/États-Unis se jouait ici.

À l’intérieur, la connexion internet haut-débit ne fonctionne plus et nous n’avons accès qu’à travers un téléphone cellulaire. Depuis 15 jours que je suis ici, rien de tel n’était jamais arrivé.
La moitié de ceux qui se trouvaient dans l’ambassade est allée voir ce qu’il passait et l’autre moitié ne s’est pas détachée du seul petit téléviseur disponible.

Malgré la crainte d’être assassiné, il semble que le football plaît beaucoup à Zelaya : l’un des conseillers, a même dit que "ils [la police] préparaient des gaz lacrymogènes" (je n’ai pas vu). "Qu’ils viennent ici alors", dit alors Zelaya, sans lever les yeux de la partie de foot. Quelques minutes plus tard, cependant, il a quitté le garage où était le petit téléviseur.

Je continue de croire qu’ils ne vont jamais envahir l’ambassade et que la pression est psychologique. Mais nous sommes dans un pays qui est parti en guerre à cause d’un match de classification pour la Coupe du Monde (1969)...
[NDT : Le Salvador envahit brièvement le Honduras en juillet 1969 durant la guerre du football après qu’un match de football eut exacerbé les tensions entre les deux pays.]

PS : Actuellement le Honduras perd la partie 3 à 2.

Actualisation de Folha à 22h40 (03H40 GMT) :
Le Honduras a perdu le match : 3 à 2. Pitoyable.
L’encerclement continue. Lineu de Paula, l’envoyé spécial d’Amorim, croit, comme Fabiano Maisonnave, qu’il s’agit seulement d’une pression psychologique.
La connexion internet de l’édifice a recommencé à fonctionner (ce fut un problème dans tout le voisinage).
[NDT : à propos d’une possible attaque de l’ambassade, Lula Da Silva, le président brésilien a bien prévenu les putschistes hondurien qu’un assaut sur sa légation équivaudrait à une déclaration de guerre. De fait l’attaque paraît peu problable, mais tout de même, depuis le début de cette affaire les putschistes font montre d’une telle arrogance, un tel mépris et une telle violence qu’ils pourraient tout aussi bien faire une idiotie.]

Mise à jour du 12/10 :
Le chancelier de facto, Carlos López, a dit dans une conférence de presse que, comme il n’existe plus de relation entre les deux pays, le Brésil perdra le privilège d’une ambassade et de son corps diplomatique dans la capitale hondurienne. Il a tout de même également déclaré qu’un assaut sur la représentation diplomatique n’est pas prévu pour arrêter Zelaya.
"Le titre et le privilège du Brésil d’avoir une mission au Honduras finit dans 10 jours", a dit López lors une conférence de presse dans le palais présidentielle.
A ce moment là l’ambassade "devient un bureau privé, ce qui ne veut pas dire du tout que, par courtoisie et pour la relation de civilité qu’a le gouvernement du Honduras, nous allons y entrer", a-t-il remarqué.

Sources :
Vos El Soberano (Honduras, depuis les États-Unis)
Planean invadir la embajada el dia de hoy
Radio Globo reporta comportamiento inusual en los alrededores de Embajada Brasileña, Se teme asalto a la Embajada
Folha (Brésil)
Cerco inédito de policiais e militares em pleno jogo

Traduction : Primitivi